Séminaire Intru : “De l’archive à l’œuvre”, 12 décembre 2024, 15h-19h

La séance du séminaire l’Intru du 12 décembre 2024 se présente comme un dialogue entre artistes et chercheur.se.s autour des processus de création à partir de l’archive et des questions historiques et éthiques que ce geste de réappropriation et/ou d’exposition pose et suppose. 

Il se déroulera de 15h à 19h en salle 219 (Tanneurs).

Il s’organise comme une rencontre autour de deux projets, l’un porté à Ecole nationale des Ponts et Chaussées à l’occasion de la publication du numéro “Au pied du mur” de la revue Transitions et l’autre développé par l’Ecole nationale supérieure d’art de Bourges dans le cadre de l’atelier de recherche et de création Des lieux sans lieu.

• ENSA Bourges : Des lieux sans lieux 

Depuis 2020, l’atelier de recherche et de création Des lieux sans lieu, mené au sein de l’Ecole nationale supérieure d’art de Bourges, s’attache à l’analyse des espaces à la lumière de la pensée « hétérotopique » de Michel Foucault. C’est à travers ce prisme que nous avons donc commencé à nous intéresser aux camps de regroupements mis en place par l’armée française en Algérie, pendant la guerre d’indépendance. 

L’histoire de l’Algérie se singularise par la succession et l’ampleur de politiques conduisant au déplacement et au resserrement de populations dans des lieux produits pour les contrôler.

Dès le début de la colonisation française, le partage des terres au détriment des populations locales s’impose comme un outil de maîtrise du territoire et de ses habitant.es. Héritiers de cette politique, les camps de regroupement créés pendant la guerre d’indépendance frappent par la violence de l’accélération du phénomène de concentration des populations. Entre le début et la fin de cette guerre, plusieurs millions de paysan.nes sont déplacés par les militaires dans ces camps qui finissent de détruire leurs modes de vie et aggravent la pauvreté.

Depuis la réalisation de l’exposition  « Mille villages/ ضجيج مستمر – un bruit continu » en octobre 2023, nous développons une lecture critique de cette histoire, faisant dialoguer archives et œuvres, documents, récits et imaginaire pour montrer les échos qu’elle rencontre encore aujourd’hui. Cette année, ce travail s’appuie sur un partenariat privilégié avec l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense nous permettant de travailler avec ses fonds d’archives.

Laure Tixier est artiste. Représentée par la galerie Analix Forever à Genève, elle enseigne la sculpture et le volume depuis 2018 à l’ENSA Bourges. Son travail déploie des récits sur l’architecture, l’habitat et l’urbanisme faisant émerger l’organisation sociale qu’ils contiennent et le rapport au vivant qu’ils entretiennent.

Éric Aupol est photographe. Représenté par la galerie Polaris à Paris, il enseigne la photographie à l’ENSA Bourges depuis 2010. Il s’est fait connaître par ses photographies relatives aux lieux et espaces comme marquages de l’Histoire et comme configurations mentales.

Frédéric Herbin est docteur en histoire de l’art contemporain et commissaire d’exposition. Il enseigne l’histoire et la théorie de l’art à l’ENSA Bourges depuis 2017. Ses recherches portent sur les relations que l’art entretien avec ses contextes publics d’apparition : l’espace, l’architecture, les lieux d’exposition institutionnalisés et les rapports qu’ils induisent avec les objets et les personnes qu’ils accueillent.

• ENPC : Transitions, Au pied du mur

Le 4ème opus de la revue Transitions, les nouvelles Annales des ponts et chaussées co-dirigé par Nathalie Roseau et Bruno Tassin pose la question des imaginaires des futurs socio-écologiques dans une moment où nous sommes “Au pied du mur”. En partant du constat que l’innovation technologique seule et l’idée d’un découplage entre l’intensité des activités humaines et leurs impacts terrestres ne suffiront pas à rendre compatible la vie avec les frontières planétaires, ce nouveau numéro de Transitions considère qu’une évolution majeure des systèmes de production et de consommation est incontournable, voire nécessaire à très courte échéance, tant la situation est alarmante.   

Climat, biodiversité, contaminants chimiques, ressource en eau : au pied du mur, le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur analyse, examine, transmet des voies possibles pour les futurs socio écologiques.

Ce numéro a été l’occasion d’une commande artistique coordonnée par Raphaële Bertho et Stéphanie Rivoire auprès de l’artiste Fredérique Daubal. Il s’agissait d’esquisser une forme d'”altervisualité” de l’empreinte anthropique, travaillée à partir du fonds ancien, notamment photographique, de l’École.

Nathalie Roseau est ingénieur diplômée de l’X-ENPC, architecte DPLG, professeure d’urbanisme à l’ENPC et chercheure au LATTS (Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés). Elle a exercé dans le domaine de la planification urbaine et régionale en Île de France puis au sein de l’agence d’architecture d’ Aéroports de Paris (Paul Andreu) avant de rejoindre l’Ecole des Ponts en 2003. Ses recherches portent sur les dynamiques de transformation métropolitaine et la place qu’y occupent les infrastructures, leurs temporalités et leurs représentations. 

Bruno Tassin est professeur d’hydrologie urbaine à l’École nationale des ponts et chaussées , et effectue ses recherches au laboratoire Eau, Environnement et Systèmes Urbains (Leesu).
Il est co-responsable scientifique du Laboratoire d’excellence (Labex) Futurs Urbains et directeur adjoint de l’Observatoire des Sciences de l’Univers EFLUVE (Enveloppes fluides, de la ville à l’exobiologie) Ses recherches portent sur l’eau dans la ville et sa contamination.

Stéphanie Rivoire est directrice de la documentation, des archives et du patrimoine de l’ENPC depuis 2022. Auparavant elle a dirigé les bibliothèques spécialisées du Centre Pompidou puis du Musée des Arts Décoratifs. Elle y a développé des programmes de recherche avec l’enseignement supérieur, en particulier dans le domaine des humanités numériques.

Raphaële Bertho est maîtresse de conférences en Arts, membre du laboratoire InTRu (EA 6301). Elle est cheffe du département Carrières Sociales de l’IUT de Tours depuis 2022. Elle travaille depuis 2005 sur les enjeux esthétiques et politiques de la représentation du territoire contemporain. Elle intervient régulièrement en tant que commissaire d’exposition et directrice artistique.

Frédérique Daubal a une formation de graphiste dont elle bouscule les codes en explorant différents domaines créatifs, de la direction artistique pour des marques jusqu’au design textile en passant par l’édition. Elle gère la communication visuelle d’un studio de conception lumière, intervient en graphisme dans des écoles, et crée des images pour la presse. Son expérience multiculturelle et sa pratique éclectique la mènent à un travail plus conceptuel d’arts visuels pour développer de front une démarche artistique et de commande depuis 15 ans.

 

 

 

 

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